Mi-2016, le Gouvernement bruxellois a adopté un plan pluriannuel de rénovation de tous les tunnels de la capitale. Celui-ci sera mis en œuvre au cours des 15 prochaines années selon un ordre de priorité lié à l’urgence des travaux. Son objectif : rénover, entretenir et sécuriser les tunnels construits entre la fin des années 1950 et le début des années 1990 afin d’assurer l’accessibilité de la capitale.
La Région bruxelloise compte 26 tunnels d’une longueur cumulée de 11 kilomètres. Hormis celui de Belliard, l’ensemble de ces tunnels date d’avant la création de la Région. Depuis toutes ces décennies, ce réseau routier est devenu structurant autant pour la mobilité routière bruxelloise que pour les 370.000 navetteurs quotidiens qui viennent travailler à Bruxelles.
Ce plan pluriannuel de rénovation des tunnels bruxellois est l’aboutissement d’une étude approfondie initiée après la chute d’un élément du plafond du tunnel Rogier en automne 2015. Il est le fruit d’un long travail d’inspection, de propositions techniques et de planification des investissements.
Pendant les trois mois de l’hiver 2015-2016, l’ensemble des tunnels a été contrôlé, l’électromécanique vérifiée et les plafonds sondés, voire décapés lorsque c’était nécessaire. Début 2016, ces inspections approfondies, suivies par un bureau externe et certifié, ont conduit à la fermeture temporaire des tunnels Stéphanie et Montgomery et servi de base à la rédaction du plan pluriannuel de rénovation. Publié au mois d’avril 2016, celui-ci nécessitera de dégager un budget de 50 à 60 millions d’euros chaque année pour le réaliser.
Tunnel Stéphanie
Les travaux ont consisté à réparer le plafond du tunnel dont les armatures en acier étaient complètement corrodées. Le béton était de plus très endommagé. Il a fallu le détruire par hydrodémolition, c’est-à-dire à l’aide d’un jet d’eau à haute pression. De nouvelles armatures en acier inoxydable ont ensuite été fixées et recouvertes par du béton projeté.
Cette solution durable a permis de réduire autant que possible les nuisances et leur durée tant en sous-sol qu’en surface. Ces travaux ont été menés de février à août 2016 pour un budget de 7,2 millions d’euros.
Tunnel Montgomery
Le tunnel présentait un problème d’affaissement de sa dalle de couverture. Il a fallu commencer par la détruire et placer une nouvelle dalle en béton sur les parois existantes qui ont elles-mêmes fait l’objet d’une rénovation locale. L’intérieur du tunnel a également profité d’une cure de rajeunissement, au niveau de l’éclairage, des marquages au sol, de la couche d’asphalte, des ventilateurs, du système de détection incendie et des caméras.
Bruxelles Mobilité a saisi l’opportunité de la fermeture complète de l’ouvrage pour démolir et reconstruire le pont Dietrich adjacent et rénover l’étanchéité du tunnel Tervuren et du métro Montgomery, installations sous-jacentes au tunnel Montgomery. Ces travaux ont été menés de février à décembre 2016 pour un budget de 4 millions d’euros.
Tunnel Rogier
L’étanchéité du tunnel Rogier était obsolète et n’offrait plus aucune protection contre les infiltrations d’eau qui, combinées au sel, ont endommagé les armatures et le béton à plusieurs endroits de la face inférieure de la dalle de toiture. Pour limiter au maximum l’impact sur le trafic causé par ces travaux de rénovation de l’étanchéité, les travaux ont été répartis sur les mois d’étés 2016 et 2017, lorsque la circulation est moins dense. Les désagréments ont ainsi été limités à la circulation locale de surface. Le budget de ces travaux s’élève à 2,6 millions d’euros.
2017
Le programme de rénovation des tunnels se poursuivra en 2017 avec la seconde partie des travaux du tunnel Rogier et le lancement des travaux dans les tunnels Porte de Hal et dans le complexe Reyers.
Arthur, ingénieur – Bruxelles Mobilité
Assurer la cohérence et la qualité technique du plan
L’élaboration du plan pluriannuel d’investissement (PPI) se base sur le travail d’experts dans de nombreux domaines très spécifiques (conception en génie civil et en électromécanique, sécurité, maintenance, exploitation, aspects financiers et planification des ressources). Cette expertise était détenue tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Bruxelles Mobilité. J’ai donc coordonné ces travaux qui ont conduit à l’adoption, par le Gouvernement, du plan pluriannuel d’investissement. En qualité d’ensemblier, j’avais la responsabilité de la cohérence et de la qualité technique du plan. J’ai donc exercé un contrôle des productions intermédiaires du plan pluriannuel d’investissement jusqu’à sa version finale.
Ce travail, à l’enjeu crucial et accompagné d’un devoir de transparence envers l’autorité, a été mené dans des délais très courts et mobilisé des compétences multidisciplinaires. J’ai pourtant particulièrement aimé relever ce défi et participer ainsi à la création de ce document de référence portant une vision globale et cohérente pour les interventions et réalisations futures dans les tunnels de la Région.